L'hexateam  
 
  Chapitre 3 20/04/2025 01 01 38 (UTC)
   
 

Chapitre 3 : L’Hexateam à l’hôpital

 

"L'hôpital est un établissement public où les malades ont leurs maux à dire"

(Serge Mirjean)

 

Sur les lieux de l’accident

 

Le conducteur avait pris la fuite mais en aucun cas il n’avait souhaité cet accident… Il voulait juste leur faire une blague, les effrayer un peu et non les percuter voire les tuer par la même occasion… Et l’injustice continua de frapper pour l’Hexateam, après l’agression de Jam, le meurtre de l’agresseur, voilà maintenant qu’ils étaient victimes d’un grave accident. Tout le monde était inconscients, et certains plus blessés que d’autres. La route était déserte, aucun bruit ne se fit entendre. Ogd sembla bouger mais ne reprit pas conscience pour autant. Une voiture passa par là : il s’agissait d’adolescents complètement saouls et parmi eux, le conducteur écoutait de la musique dans son nouvel MP4 dernier cri. La voiture passa à toute allure sans pour autant remarquer l’Hexateam dans le fossé. Quelques minutes plus tard, un 4x4 arriva et remarqua immédiatement ce qui se tramait dans le fossé. Une jeune femme blonde, d’une vingtaine d’années sortit du véhicule et commença d’abord par sortir Ogd. Mister D reprit connaissance à ce moment-là et l’aida à sortir le reste du groupe de la voiture pendant que la jeune femme blonde appela une ambulance…

 

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Sur le parking de l’hôpital

 

L’ambulance avait récupéré tout le monde et elle était arrivée à l’hôpital. La police était également sur les lieux, voulant interroger Elodie, la jeune femme qui les avait trouvé :

 

« Comment tout cela a pu arriver ? », demanda l’officier

« Je n’en sais rien… », affirma Elodie.

« Etiez-vous saoule ? Droguée ? »

« Absolument pas ! Ce n’était pas moi qui conduisais la voiture qui les a renversés ! Je les ai trouvés là, inconscients dans ce fossé. Ils avaient besoin d’aide sans à avoir à le demander et je les ai aidés… »

« Aviez-vous vu un véhicule traîné par là ? »

« La route était complètement déserte… »

 

Elodie était offusquée qu’on ait pensé une seule seconde qu’elle ait fait subir cela à de pauvres gens. Car, selon elle et ce qu’elle a vu des dégâts de la voiture, l’accident était tout, sauf un accident… Et d’après les quelques mots qu’elle a pu échanger avec Mister D, elle en était convaincue. Et c’était aux journalistes de rappliquer :

 

« Vous sentez vous coupables maintenant ? »

« Je n’ai rien fait, je vais devoir le répéter combien de fois ! Le conducteur a dû s’enfuir et je suis arrivée après et je les ai vus dans cet état-là »

« N’êtes-vous pas en train d’inventer cette histoire pour vous innocenter ? »

« Ecoutez, mon 4x4 est là-bas puis si vous êtes bien informés allez voir leur voiture ! Vous verrez que je n’ai pas pu causer ces dégâts-là…Maintenant, fichez-moi la paix ou je porte plainte pour diffamation… »

 

Elle rentra dans l’hôpital et fut remerciée par tout le personnel qui selon eux, si Elodie n’avait pas été là, l’Hexateam serait morte à l’heure qu’il est…

 

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Dans les couloirs de l’hôpital

 

Tratine était la première à arpenter les couloirs et essaya de rassembler les derniers souvenirs qu’elle avait de l’accident. Elle replongea dans le passé : le voyage silencieux dans la voiture, Ogd qui conduisait, ce à quoi elle pensait avant l’accident, sa culpabilité d’avoir accusé Mister D à tort. Elle était à cran, elle s’en voulait à mort mais pas au point de mourir maintenant…Elle avait juré apercevoir une lumière aveuglante, une sorte de tunnel mais se rassurant que ce n’était en aucun cas le tunnel menant à l’au-delà. Son dernier souvenir avant l’accident était avoir entendu Ogd crier, puis elle avait crié elle aussi et ce fut le trou noir ensuite. Se souvenir lui était particulièrement pénible, elle se sentait fatiguée et pour cause, elle s’évanouit…

 

Ogd était juste derrière, suivant Tratine de près. Elle était allongée et ferma les yeux comme pour vérifier qu’elle ne rêvait pas, qu’elle n’avait pas imaginé les drames de ces dernières vingt-quatre heures, qu’elle n’avait pas vu ce conducteur rire aux éclats, foncer droit sur eux, elle n’oubliera jamais ce camion, un poids lourd d’origine italienne qui avait foncé tête baissée sur elle. Tête baissée car avant de les percuter, Ogd avait remarqué que le conducteur s’était penché. Elle aurait voulu éviter tout cela, en particulier l’accident, pouvoir avoir eu le temps de faire machine arrière, gagner du temps, prendre une autre route… Mais elle était d’ores et déjà consciente que ce qui était fait était fait, qu’elle ne pouvait rien changer, qu’elle était impuissante et ne pouvait que prier que tout le monde s’en sorte indemne. Elle fixa les alentours de l’hôpital et se rongea les lèvres sans pour autant s’empêcher de se dire que tout était sa faute… C’est elle qui conduisait…

 

« Pitié, qu’ils s’en sortent…Pitié… »

 

Digi avait généralement le sens de l’observation mais celui-ci lui a fait défaut ce soir. Elle n’avait vraiment rien vu venir. A trop se concentrer sur le passé et les souvenirs qu’elle avait gardés précieusement, elle en avait oublié le présent, l’avenir… Tout ce qu’elle se rappela lorsqu’on prononça le mot « accident », ce fut les cris et la collision. Ce fut tout et elle dut s’avouer à elle-même que ceci n’était qu’un détail, elle se fichait éperdument de savoir ce qui s’était passé, à quelle heure avait lieu l’accident, combien de temps il s’était passé entre l’accident et l’arrivée des secours, si elle avait vu le conducteur prendre la fuite, si elle avait relevé la plaque d’immatriculation, de savoir à quelle vitesse roulait Ogd ou le conducteur du camion, si Ogd aurait pu tout éviter,… Tout ce qui l’intéressait vraiment maintenant, c’était qu’on lui dise si tout le monde allait bien, allait s’en sortir, sans séquelles. Plus de drames… Plus jamais… Un médecin lui demanda comment elle se sentait :

 

« Bien, docteur, ne vous inquiétez pas, sous le choc mais je vais bien »

« Bien, c’est une bonne chose, il vous faudra beaucoup de repos »

« Entendu. Mais comment vont les autres ? Vous avez des nouvelles de mes cinq amis qui étaient avec moi dans cette voiture ? »

« Pour être honnête avec vous, je n’en ai aucune idée… », précisa le docteur

« Moi aussi, je me dois d’être honnête : j’ai quelque peu mal à la tête. Légers maux de tête rien de plus mais vous pourriez arranger ça… »

Gros Minet souffrait énormément : ses jambes avaient été écrasées par le siège de Tratine qui avait reculé. Mais sa jambe droite avait été celle qui était la plus touchée. Le docteur lui annonça qu’elle allait avoir cette jambe-là dans un plâtre pour un moment. Un moment… c’est ce qui lui fallut pour se repasser la scène de l’accident. Elle avait les yeux fixés sur le paysage, plongée dans ses pensées, rêvant de Tom Welling. Elle avait remarqué en y réfléchissant que la voiture s’était arrêtée quelques secondes pour reculer. Elle revoyait le même paysage revenir à l’envers et n’avait rien compris. Elle se mit à pleurer mais pas pour sa jambe, pour ses amis, dont elle n’avait aucune nouvelle.

 

Jam était celle qui était le plus mal en point. Elle n’avait pas repris connaissance, et était plongé dans un coma léger selon les médecins. Elle s’empêcherait de se réveiller par culpabilité. Elle se mit à rêver. Elle était sur les lieux de la fête : l’Hexateam était en sang et saluait Jam d’un ton menaçant et effrayant. Elle avait pris peur, courut dans les bois, tomba nez à nez avec son agresseur qui sortit son couteau, la menaça… Si elle avait su, elle aurait suivi ce psychopathe… Coûte que coûte… Là, elle ne ressentait plus la douleur, la peine, tout était effacé, soigneusement effacé. A l’hôpital, on allongea Jam dans une chambre en attendant qu’elle accepte de se réveiller et de revenir dans le monde réel.

 

Mister D saignait beaucoup, il avait de nombreux éclats de verre et malgré cela, il a tout de même réussi à aider Elodie sortir ses amies. Comme quoi il n’y a pas que l’amour qui donne des ailes. On a chacun un Clark Kent en nous et Mister D venait de le trouver. Certes, il n’avait pas soulevé la voiture ou sauvé le monde mais il avait accompli un exploit qu’il en soit conscient ou non. Une infirmière lui rendit visite après avoir été au bloc opératoire. Elle s’appelait Karine et ce nom-là résonna dans la tête de Mister D qui venait de sortir de son opération.

 

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Elodie vit Karine sortir de la chambre de Mister D :

 

« Alors comment va-t-il ? », demanda-t-elle

« Il vient de sortir du bloc et a l’air de se porter bien. Il a perdu beaucoup de sang, on a pu retirer tous les morceaux de verre, il n’aura aucune séquelle »

« Et les autres ? Jam s’est réveillée ? »

« A ce que j’en ai entendu, non. Et les autres, hélas, je n’en sais rien. Mais on m’a appris tout ce qui leur était arrivé juste avant… La même soirée… »

« Cette histoire d’agression et de meurtre, est-ce bien cela ? »

« Oui », confirma Karine.

 

Amandine arriva :

 

« L’Hexateam est bien ici »

« Oui », affirmèrent Karine et Elodie

« Je suis la commissaire Amandine, mais je ne suis pas venue ici en tant que telle, certes j’enquête sur le meurtre impliquant l’Hexateam mais je m’inquiète pour eux… »

« On s’inquiète aussi : tout ce que nous savons c’est que Mister D semble bien réagir après son opération, que Jam est dans un coma léger parce qu’elle refuse de laisser tomber sa culpabilité et que Gros Minet pourrait avoir une fracture de la jambe »

« N’empêche, c’est bête tout ce qui leur est arrivé en UNE soirée : agression, meurtre, accident… Si j’écoute la commissaire qui est en moi, j’irais jusqu’à penser que ce n’est pas une coïncidence… »

« Sérieusement ? Vous pensez que quelqu’un en a après eux ? », s’étonna Elodie

« Je ne peux que me poser la question et je suis presque certaine que tout ceci est lié et n’est en aucune façon une coïncidence. Puis, tout a été si rapide, c’est pour dire j’ai juste eu le temps de revenir chez moi et de me boucler les cheveux… »

 

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Jam était encore dans sa chambre. Son rêve prenait une nouvelle tournure : elle était maintenant à Las Vegas, s’apprêtant à se marier de force avec son agresseur par un Claude François. Elle voulait faire demi-tour mais lui s’assura qu’elle faisait cela pour protéger ses amis. Tout à coup, quelqu’un vint s’asseoir à côté d’elle et lui expliqua que ce qu’elle faisait n’était pas bien ni pour elle, ni pour les autres. Que ce qu’elle vivait maintenant n’était qu’une expression de sa culpabilité, elle se sentait coupable donc imaginait ce qui se serait passé si elle n’avait mêlé personne à ses histoires. Selon cet homme, quand elle atteindra le point de non-retour dans son rêve, il sera trop tard pour se réveiller… Et Jam savait ce qu’était le point de non-retour : dire oui à ce sale type et céder à ses exigences. Elle prit le courage de renoncer, renoncer à tout changer, tout regretter, culpabiliser et se réveilla. Devant elle, se tenait ce même homme présent dans son rêve, ce même homme qui lui a parlé, celui grâce à qui elle s’était réveillée… Il s’appelait Manu, avait des écouteurs sur les oreilles et était infirmier à l’hôpital.

 

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Les docteurs allèrent voir les trois filles qui attendaient des nouvelles : 

 

« Concernant Mister D, cela revient du miracle. Il a besoin de quelques jours d’observation mais s’en sortira tout neuf. On m’a appris à l’instant que Jam était sortie de son coma ce qui signifiait qu’elle avait renoncé à s’en vouloir et pouvait donc guérir plus vite, la jambe de Gros Minet sera douloureuse pendant un moment mais la douleur disparaîtra au bout de quelques semaines. Digi n’a rien de grave et pourra sortir très vite avec du repos recommandé, et Ogd va bien physiquement mais moralement, elle se sent coupable comme tous les conducteurs transportant des personnes victimes d’accidents, avec le temps ça passera aussi… »

« Et vous avez oublié quelqu’un je pense ? », nota Karine

« Oui et Tratine comment va-t-elle ? », s’inquiéta Amandine.

 

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Un médecin alla voir Tratine dont la situation était complexe et délicate :

 

« J’ai quelque chose à vous annoncer »

« Quoi ? Oh mon dieu ! Il est arrivé quelque chose de grave ? »

 

Le médecin de répondit pas.

 

« A qui ? Dites-moi à qui ! », cria-t-elle.

« Calmez-vous, excusez-moi de ne pas avoir répondu. Tout le monde va bien ne vous en faites pas »

« Mais qu’y a-t-il alors ? »

« C’est à propos de vous… Il y a quelque chose que vous devriez savoir… J’ignore comment vous allez prendre cette nouvelle, si vous vous y êtes préparée, mais vous devez savoir… »

« Arrêtez de tourner autour du pot, docteur »

« OK. Vous êtes enceinte ! »

 

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Karine rendit visite à Mister D et apprit qu’il allait s’en sortir et qu’il était sur la voie de la guérison, qu’il pourrait sortir sous quelques jours d’observation. Il la remercia d’avoir été gentille avec lui alors qu’elle n’y était pas obligée et Karine lui affirma que c’était rien. Sans elle, il deviendrait fou dans cet hôpital et Karine trouva qu’il exagérait un peu mais le remercia quand même…

 

Elodie croisa Ogd et lui demanda comment elle allait :

 

« Bof »

« Tu sais, permet-moi de te tutoyer, moi aussi je me sens coupable, je me dis que si j’étais arrivé plus tôt, j’aurais pu vous sauver plus vite »

« Mais ne t’en fais pas, on est sauvés c’est ce qui compte »

« C’est exactement ce que tu dois te dire »

« Merci, merci pour tout », répondit Ogd.

 

Manu apprit à Jam que tout le monde allait bien, qu’il fallait qu’elle continue de vivre. Jam le rassura, elle n’avait aucune envie de se suicider en sortant : elle tenait trop à ses amis, elle était trop contente qu’ils aillent bien après tout ce qu’ils ont vécu. Elle avait bien compris qu’il ne fallait pas baisser les bras, pas se laisser aveugler par la culpabilité, et continuer à vivre pour faire en sorte que le cauchemar devienne rêve. Elle lui confia d’ailleurs le rêve si on peut appeler cela comme ça qu’elle a fait dans le coma et se mirent à rire…

 

 

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Les prochains jours allaient être difficiles, l’accident n’avait été qu’un break dans leur histoire, il fallait désormais affronter le monde, prouver son innocence et déterminer tout ce qui se tramait derrière leur dos : qui leur en voulait ? Pourquoi ? Quelqu’un de visé en particulier ? Qui allait les aider ? Qui allait leur mettre des bâtons dans les roues ? Ce qui était sûr, c’était qu’une nouvelle vie pouvait enfin commencer…

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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